Les sols de Jurançon sont liés à la formation de la chaîne des Pyrénées. Portés par les torrents et glaciers pyrénéens, ils sont silico-argileux et enrichis en galets roulés. On distingue différents types de sols :
> Dans la partie nord-est, la roche dominante est le Poudingue de Jurançon, un conglomérat à galets et ciment calcaire dont la partie affleurante est altérée et se présente donc sous forme d’une argile caillouteuse.
> A l’ouest, la géologie est plus diversifiée avec la présence de flysch, du Poudingue de Jurançon, de nappes sommitales à galets et surtout de molasses.
> Au sud, le flysch domine. C’est une roche sédimentaire constituée d’alternances de bancs durs (gréseux ou calcaires) et de bancs tendres (sableux ou argileux). La formation des Pyrénées a basculé ces couches avec un pendage vers le nord. Elles forment ainsi des reliefs orientés est-ouest et donc une succession de versants qui font face au sud.
Ces caractéristiques donnent des vins d’une grande complexité.
Rigueur montagnarde, douceur océanique et chaleur méridionale sont les composantes principales du climat du jurançonnais, et se retrouvent tant dans les pratiques culturales que la typicité des vins.
La proximité des Pyrénées induit un risque de gel de printemps, ce qui a conduit les vignerons à une implantation des vignes en “hautain”, style très particulier propre aux vignobles pyrénéens.
L’Océan Atlantique garantit quant à lui une répartition homogène des pluies tout au long de l’année (1200 mm de pluie/an) , pour un développement optimal de la vigne. Enfin, le Béarn c’est aussi un été indien, accompagné d’un vent du sud, le foehn, qui passerille les grappes pour des moelleux exceptionnels.
Ainsi, ce climat unique distingue le Jurançon, avec des vendanges parmi les plus tardives de France ; exposés au sud, les vignobles bénéficient de l’automne tardif et la récolte manuelle s’effectue de la mi-octobre jusqu’au mois de décembre pour les cuvées de vendanges tardives.
Plantés en « hautain », suffisamment hauts pour éviter la morsure du gel et assez bas pour bénéficier de la réverbération du sol, ils possèdent des spécificités uniques.
A Jurançon, les Manseng son amenés à maturation par passerillage, une technique qui consiste à laisser les raisins sur pied afin qu’ils sèchent sous l’action conjuguée du soleil et d’un vent Pyrénéen, le foehn.
Cela déshydrate les baies et, par conséquent, concentre les sucres. Le Petit Manseng est le cépage principale du Jurançon doux. Il permet ainsi d’élaborer naturellement des vins très aromatiques, d’une grand profondeur et parfaitement équilibrés.
Exotiques dans leur jeunesse, ils développent des arômes truffés avec l’âge, et conservent toujours finesse et élégance.
Moins concentré, il offre cependant une palette aromatique très large allant des agrumes aux fruits exotiques.
Le Gros Manseng apporte une légèreté et une polyvalence qui en font un incontournable du Jurançon : il peut être utilisé tant en sec qu’en moelleux, seul ou en assemblage.
Précoce, il signale généralement le début des vendanges à Jurançon.
Le Courbu développe des arômes de fruits blancs et d'agrumes. Utilisé en assemblage, il apporte de la finesse et de la minéralité aux Mansengs, et se décline tant en sec qu’en moelleux. Il a une bonne capacité de vieillissement.
Très peu cultivé, il est recherché pour sa finesse et ses arômes épicés (poivre, cannelle). Ce profil très particulier est un réel atout lors des assemblages, notamment dans les vins blancs secs, puisqu’il complète les Mansengs dans un registre aromatique tout à fait différent, et amène ampleur et élégance.
Ses grains ont un goût relevé, tirant sur une saveur de poivre ou de cannelle, comparable au Camaralet. Travaillé en assemblage, le Lauzet apporte de la complexité aux Manseng par ses notes fruitées et épicées.